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Armstrong Whitworth 

"Whitley" Mk V

historique :

En service en 1937, ce bombardier moyen bi-moteurs était le doyen des bombardiers anglais au début du conflit. Il fut le premier bombardier lourd moderne qu'utilisa le Bomber Command de la RAF avant de mettre en service les quadrimoteurs Lancaster et Halifax. Il fut utilisé de nuit dès le début du conflit, et fut un des premiers appareils à bombarder l'Allemagne et l'Italie. Environ 2 900 Whitley prirent part au conflit.

Cet appareil fut développé dans un temps record sous la direction de l’ingénieur en chef d’Armstrong-Whitworth, J. Lloyd, et baptisé du nom d’un quartier de Coventry où se situait la principale usine du constructeur.

L'Armstrong Whitworth Whitley faisait appel à des techniques de construction très modernes, puisque le fuselage avait une structure monocoque à revêtement travaillant en alliage léger. Les sections des profilés étaient standardisées, les courbes éliminées au maximum. Le résultat était un monoplan à aile basse cantilever de faible allongement et profil épais construit autour d’un longeron-caisson très résistant. Le revêtement du bord d’attaque et du caisson de voilure était métallique, fixé par des rivets à tête noyée, le bord de fuite entoilé. Cette voilure avait une incidence de 8,5° pour assurer une course au décollage et à l’atterrissage la plus courte possible, ce qui explique l’allure caractéristique en vol du Whitley : Les moteurs ayant une assiette relevée, l’impression de piquer en permanence. L’épaisseur du profil permettait d’installer dans le bord d’attaque les réservoirs principaux à l’extérieur des moteurs (841 litres par aile), et un réservoir d’huile entre chaque moteur et le fuselage. Derrière ce réservoir d’huile 14 cellules permettaient d’emporter autant de petites bombes. Le bord de fuite était occupé par des ailerons Frise et des volets de bord de fuite à commande hydraulique. Construit en trois sections, le fuselage avait une hauteur dictée par celles des tourelles à commande manuelle installées à l’avant et à l’arrière, sans oublier la hauteur du pare-brise du poste de pilotage. Un réservoir de 700 litres était installé dans le fuselage, au dessus du longeron de voilure, les deux soutes ventrales étaient fermées par des portes en bois à revêtement métallique ouvertes par le poids des bombes larguées et se refermant grâce à des sandows. Ces portes de soute à bombes valurent au Whitley le surnom de Flying Barn Door (Porte d’étable volante). L’équipage comprenait un pilote, un co-pilote-navigateur, un opérateur radio, un bombardier-mitrailleur avant et un mitrailleur arrière.

 

mécanique :

Le Whitley était équipé de 2 moteurs Rolls Royce Merlin X 12 cylindres en V de 1145 Cv, lui permettant d'atteindre la vitesse de 370 km/h pour un plafond de 5 356 m, une vitesse ascensionnelle de 244 m/mn et une distance franchissable de 2 415 km.

Son armement était composé de 5 mitrailleuses de 7,7 mm (1 à l'avant et 4 à l'arrière) et environ 3200 kg de bombes.

Les versions :

Whitley I : 80 Whitley ayant été commandés par l’Air Ministry dès août 1935 pour rééquiper les unités de bombardement lourd de la RAF, le premier exemplaire sortit d’usine en mars 1937. Dès leur livraison ces appareils furent remis au No 10 Sqdn de Dishforth, Yorkshire, pour remplacer les Handley Page Heyford. Sensiblement identique aux prototypes, le Whitley I pesait 6465 kg à vide et 9785 kg en charge. Il pouvait emporter 1525 kg de bombes et son armement défensif comprenait une mitrailleuse Vickers de 7,69 mm dans chaque tourelle. En cours de production il apparut nécessaire d’affecter d’un dièdre positif les panneaux externes de voilure, modification appliquée rétroactivement aux premiers appareils. 34 Whitley I seulement sortirent d’usine, dont 3 modifiés en prototypes Whitley III/IV, puis ce modèle céda sa place sur les chaines au Whitley II.

Whitley II : Mis en service en janvier 1938, cette seconde version ne se distinguait de la précédente que par les moteurs, des Armstrong Siddeley Tiger VIII de 920 ch équipés de compresseurs à deux vitesses qui amélioraient sensiblement les performances : à 4570 m la vitesse maximale passait à 346 km/h et la vitesse de croisière à 285 km/h pour une autonomie de 2118 km et un plafond de 7000 m. 46 exemplaires furent livrés, soldant la première commande de 80 appareils.

Whitley III : Dès 1936 Armstrong-Whitworth avait reçu une seconde commande pour 80 bombardiers de nuit, répondant cette fois à la spécification qui mettait l’accent sur un renforcement de l’armement : La tourelle manuelle avant était remplacée par une tourelle motorisée Nash & Thompson, toujours équipée d’une unique Vickers de 7,69 mm, et une gondole rétractable, pivotant sur 360° et armée de 2 mitrailleuses Browning de 7,69 mm, installée à la base du fuselage arrière. En fait cette gondole pesait lourd et réduisait considérablement les performances quand elle était abaissée. Elle ne fut donc jamais utilisée en opérations, mais son puits se révéla très utile pour larguer des parachutistes. Les lance-bombes étaient également modifiés pour accepter des bombes de taille plus importante, le dièdre des panneaux extérieurs de voilure légèrement relevé, et l’avant du fuselage voyait apparaître une excroissance vitrée facilitant le travail du bombardier. Un Whitley I servit de prototype et les premiers exemplaires de série arrivèrent dans les escadrilles en août 1938. Le dernier exemplaire fut livré fin 1938.

Whitley IV : L’évolution des avions de combat ayant été extrèmement rapide entre 1935 et 1938, les Whitley III étaient pratiquement démodés au moment de leur entrée en service. Heureusement pour le Bomber Command, 40 Whitley IV, plus puissants et mieux armés, avaient également été commandés en 1936. On commença donc par renforcer la structure d’un Whitley I pour pouvoir décoller à la masse maximale de 15175 kg. La distance franchissable était alors de 3125 km. Il fut ensuite remotorisé avec des moteurs 12 cylindres en V Rolls-Royce Merlin IV développant 1030 ch au décollage et 990 ch en régime continu à 3700 m, entrainant des hélices à vitesse constante Rotol. Les performances de l’appareil étaient nettement améliorées par cette nouvelle motorisation, la vitesse maximale passait à 395 km/h à 4950 m pour une vitesse de croisière de 346 km/h à 4570 m, altitude atteinte en 16 minutes. Les moteurs possédaient par contre un couple plus important, difficile à contrôler même en agissant à la fois sur les gaz et la dérive, et le Whitley IV décollait le plus souvent "en crabe".

Deux autres Whitley I, furent utilisés pour développer les autres spécificités de cette version. Le Whitley IV recevait en effet une tourelle arrière motorisée Nash & Thompson équipée de 4 mitrailleuses Browning de 7,69 mm. Enfin la capacité des réservoirs passait à 3205 litres par installation de deux outres supplémentaires de voilure. Le Whitley IV pouvait donc parcourir 2015 km avec ses réservoirs, mais l’ajout de réservoirs supplémentaires en soute permettait de passer à 2900 km.

Whitley IVA : 7 Whitley IV motorisés sur chaine avec des Merlin X développant 1075 ch au décollage et 1130 ch en régime continu à 1 600 m.

Whitley V : 1938 vit la commande de 302 bombardiers supplémentaires à moteur Merlin X. Mais ce modèle, dont la masse au décollage pouvait atteindre 15175 kg en surcharge, se distinguait par un fuselage allongé de 38 cm en arrière du stabilisateur pour améliorer le champ de tir de la tourelle arrière. L’empennage vertical était aussi redessiné et le bord d’attaque de l’aile doté d’un dégivrage pneumatique. Une commande supplémentaire de 150 appareils fut passée en 1939, mais le 15 mai 1940 le tout nouveau Ministère de la Production aéronautique, dirigé par Lord Beaverbrook, et l’Etat major de la RAF s’accordèrent sur une liste de 5 avions à produire en priorité, dont le Whitley. 1170 bimoteurs furent donc commandés, la production passant à 12 machines par semaine début 1942. Au total 1476 Whitley V sortirent d’usine. C'est donc numériquement la série la plus importante.

Whitley VI : Projet non réalisé de bombardier à moteur Merlin XX.

Whitley VII : Fin septembre 1939 le No 58 Sqdn fut temporairement mis à la disposition du Coastal Command par le Bomber Command. L’autonomie considérable du Whitley présentait effectivement un intérêt pour les missions de reconnaissance maritime. Courant 1940 un Whitley V fut donc modifié pour servir de prototype à une version spécifiquement destinée à la lutte anti sous-marine, et le premier avion équipé du radar de détection de navires de surfaces à longue portée A.S.V. Mk.II, dont les antennes étaient nettement visibles sur le fuselage. Ces antennes, conjuguées au poids de l’appareil, porté à 8880 kg à vide et 15380 kg en charge, réduisaient la vitesse de croisière à 307 km/h à 4570 m, mais la capacité de carburant passant à 5000 litres, l’autonomie atteignait 3700 km. Aménagé pour 6 hommes, le Whitley VII fut mis en service à l’automne 1941, 146 exemplaires ayant été commandés. Dès le 30 novembre 1941 un Whitley VII du No 502 Sqdn attaqua au large de Nantes le sous-marin U-71, qui parviendra à s’échapper (On a longtemps cru qu'il s'agissait du U-206, porté disparu à la même époque).

 

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